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Urbex imprévus 2 – Les tomates

7 décembre 2024Laisser un commentaire

Au détour d’une rue, d’une route, d’un chemin, un bâtiment abandonné apparaît. Je n’avais pas prévu de le visiter, et pourtant…

Deuxième partie de ma série d’articles sur ces courtes explorations urbaines totalement imprévues et non préparées. Cette fois nous sommes en Italie à l’été 2017, et il nous manque des tomates pour une salade, ça ne s’invente pas. Je regarde s’il y a un petit magasin pas trop loin et je prends la voiture.

En chemin, je passe devant une usine qui semble désaffectée et je ne résiste pas, la salade attendra. Je me gare et fais le tour des bâtiments, tout a l’air calme. J’ai mon reflex avec moi (indispensable pour les tomates), je prends quelques photos et continue la visite.

J’arrive à accéder à une salle avec plusieurs machines pleines de poussière, je commence seulement à explorer et prendre de nouvelles photos quand des voix résonnent toutes proches. Est-ce que ce serait finalement surveillé ? Je ne pousse pas la visite et ressors rapidement pour quelques dernières photos de l’extérieur.

J’ai bizarrement très envie d’aller chercher les tomates maintenant.

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Crédits Photos : © Sébastien Mougey.

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Urbex imprévus 1 – Bilbao

29 juin 2024Laisser un commentaire

Au détour d’une rue, d’une route, d’un chemin, un bâtiment abandonné apparaît. Je n’avais pas prévu de le visiter, et pourtant…

Si la majeure partie de mes explorations urbaines commence par des découvertes de lieux par hasard, la visite à proprement parler se fait généralement en un second temps, une fois accompagné et équipé. Mais parfois, l’exploration et les photos se font sur le vif, avec les contraintes que cela peut avoir. Cette nouvelle série d’articles concerne ces petites visites imprévues, avec d’étonnantes surprises.

Printemps 2024, nous sommes en vacances quelques jours à Bilbao. Après avoir longuement visité la ville (et évidemment l’incroyable musée Guggenheim), nous nous éloignons pour visiter la région. Nous passons par hasard devant cet immense restaurant, et je ne peux me retenir d’y entrer.

A l’exception des fenêtres, l’extérieur semble plutôt en bon état. Mais une fois à l’intérieur, je me rends compte que tout est méticuleusement détruit. Le sol des différentes salles est quasi intégralement recouvert de morceaux de verre et de bois. Par chance, j’ai des chaussures de rando et je peux avancer dans le bâtiment. La grande salle de restauration est vide, les restes des fenêtres s’ouvrent vers la vallée.

L’escalier qui monte vers l’étage semble un peu trop abimé pour que j’y monte seul. Par contre celui vers l’étage inférieur est praticable sans risque apparent. Je descends et j’arrive dans une salle qui pourrait être une discothèque, difficile à dire tant tout est en mauvais état.

Je poursuis ma visite et ressors du bâtiment. Le jardin est à l’abandon, des restes de jeux pour enfants sont visibles. Je m’aventure encore un peu puis retourne dans le bâtiment principal, avant de le quitter.

C’était une visite rapide, un peu inquiétante avec les craquements de la construction et des morceaux de verre à chaque pas, et d’autres bruits dont je ne pouvais déterminer l’origine. Mais ces frissons sont tellement agréables, sans parler de la beauté étrange de ces lieux à moitié détruits. Vous pouvez retrouver mes explorations plus longues ici : Urbex.

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Crédits Photos : © Sébastien Mougey, sauf l’ancienne photo du restaurant.

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Urbex – «La piscine émeraude»

22 juillet 20221 commentaire

Une piscine fermée pour plusieurs années étrangement toujours en eau…

Un rendez-vous un matin tôt en semaine dans une rue parisienne, une entrée discrète par la porte d’un bâtiment en briques des années 1930, quelques volées d’escaliers bleu électrique et une étrange lumière au travers d’une porte. La piscine se dévoile alors, la verrière se reflète dans l’eau vert émeraude, le lieu est impressionnant, magique.

Je n’ai que quelques minutes pour prendre des photos, mais subjugué par le site, je préfère profiter quelques secondes encore avant d’immortaliser ma visite et trouver l’envahisseur en mosaïque pour lequel je suis venu.

Ces photos datent d’il y a de nombreux mois, années même. Le bâtiment est classé aux monuments historiques et les travaux de rénovation de la verrière devraient s’achever en 2023. Merci à Chris31 et Vicente pour ce moment inoubliable.

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Crédits Photos : © Sébastien Mougey, sauf la dernière de la galerie de Mulibai.

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Urbex – «L’hôtel inachevé»

1 novembre 20211 commentaire

Un hôtel au Portugal dont les travaux semblent figés depuis des décennies…

Comme souvent dans mes sorties Urbex, c’est le hasard qui est à l’origine de la découverte. Tout a commencé cette fois par le GPS de la voiture de location qui délire et décide de nous faire prendre un chemin complètement inhabituel. Nous sommes en vacances dans le sud du Portugal et nous le suivons sans réfléchir, même si nous commençons à connaître la route. Nous traversons des champs d’orangers et au détour d’un virage, trois immenses bâtiments en construction apparaissent. Plus nous nous en approchons, plus nous ressentons quelque chose d’étrange. Les travaux semblent arrêtés depuis des années, les immeubles sont figés, même si les grues sont toujours présentes.

L’occasion est évidemment trop belle, et nous décidons de visiter ce qui aurait dû être un hôtel ou une résidence de tourisme, frappé en pleine construction par la crise de 2008. Trois bâtiments, trois étages chacun, 8 chambres ou appartements à chaque étage, donc 72 appartements identiques à des étapes d’avancement très différents. Dans le bâtiment le plus avancé, les salles de bain sont carrelées, quand dans l’immeuble opposé les étages ne sont pas terminés et les armatures métalliques ressortent du béton.

Les gaines de chauffage ou de climatisation tombent du plafond et dansent avec le vent, des oiseaux s’envolent à notre passage et nous font quelques frayeurs. Les couloirs sont immenses, les travaux pourraient presque reprendre. Quelques pièces sont tagguées.

En ressortant, nous visitons deux containers de chantiers qui servaient sans doute de bureaux, des centaines de documents sont éparpillés au sol. Nous retrouvons des plans d’autres constructions, des calculs de poutrelles métalliques, des certificats de sécurité datés du milieu des années 2000. Une fois rentrés en France, difficile de trouver plus d’informations sur cette construction. Les faillites étaient très nombreuses lors de la crise qui a touché durement le Portugal en 2008.

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Crédits Photos : © Sébastien Mougey, sauf la vue aérienne Google, Aerodata International Surveys, CNES / Airbus, Maxar Technologies

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Urbex – «Le manoir de l’Homme au ballon»

14 novembre 2019Laisser un commentaire

Visite d’un manoir Normand qui a eu plusieurs vies, de la colonie de vacances au centre de désintoxication, pour finir aujourd’hui à l’abandon…

Cela faisait presque deux ans que je n’avais pas fait d’Urbex, en dehors de quelques coups d’œil furtifs au travers de fenêtres de bâtiments désaffectés. Deux ans sans le plaisir de l’exploration, de la découverte, de la surprise, jusqu’au week-end dernier !

Au détour d’une balade en Normandie, nous passons devant un grand manoir qui semble abandonné. Aucune barrière ne ferme le terrain et il est impossible de résister à la tentation, de ne pas nous en approcher, tant le bâtiment est beau. Nous le contournons, mais comme nous sommes en famille et que je n’ai aucune idée de son état intérieur et des risques, je préfère ne pas y entrer. En tous cas pas tout de suite…

Par chance, un copain avec qui j’ai déjà visité la Fac de 12h02 et une des explorations de l’Entrepôt au manège clandestin est aussi dans la région, et nous décidons de nous y retrouver le lendemain matin.

Nous commençons par visiter le rez-de-chaussée. Je m’attends à découvrir un grand escalier central et c’est finalement un petit escalier sur le coté qui dessert chaque niveau, rendant les couloirs immenses. Si une grande porte en bois a résisté aux dégradations, les pièces sont en partie taguées. Toutes les fenêtres sont obstruées et le soleil éclaire faiblement l’espace.

De multiples traces de travaux plus ou moins récents sont visibles en arrivant au premier étage. L’espace est étrangement divisé en de nombreuses petites pièces et certaines sont recouvertes de Placo brut, des gaines électriques pendent, vides de tous câbles. Les fenêtres sont neuves mais leurs vitres détruites. On a l’impression d’être face à un chantier à peine commencé et déjà abandonné.

Un détail attire mon attention, le carrelage d’une pièce est découpé pour dessiner un « homme au ballon ». Le béton apparait au travers et semble avoir été coloré, le jaune du ballon est encore vif et on devine du rouge et du bleu.

L’escalier qui mène au dernier étage a été partiellement brulé, mais ne semble pas dangereux. Nous pouvons y monter et découvrir des pièces dans lesquelles le plancher a totalement disparu. Une fougère pousse dans un coin et la vue sur le sémaphore et la mer est superbe.

Nous finissons par le sous-sol et ressortons du manoir. Des petits bâtiments couverts de tags et de végétation sont visibles sur le coté, mais ce sera peut-être pour une prochaine visite.

Histoire

S’il est difficile de trouver la date de construction de ce manoir et ses premiers habitants, son histoire devient plus connue à partir de la fin de la première guerre mondiale. Il a servi pendant 50 ans de colonie de vacances pour les enfants de mineurs des Houillères du bassin Nord-Pas-de-Calais et des bâtiments annexes servaient de dortoirs.

Il a ensuite été racheté dans les années 1970 pour devenir un centre de désintoxication. L’association qui gérait ce manoir avait des dizaines d’autres centres dans le monde, mais son fonctionnement obscur, des malversations financières et des dérives sectaires ont finalement provoqué sa chute. L’étrange motif d’homme au ballon creusé dans le carrelage est en fait le logo d’une des branches de cette association.

Abandonné depuis les années 2000, le manoir se dégrade petit à petit. La mairie a demandé son classement en 2016…

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Crédits Photos : © Sébastien Mougey, à l’exception de la carte postale et du logo de l’association

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Urbex – «L’entrepôt au manège clandestin»

26 mars 2017Laisser un commentaire

Cette exploration est un peu particulière car elle regroupe quatre visites différentes de novembre 2014 à avril 2016. La zone de presque 6 hectares se situe en banlieue parisienne, en pleine ville, et la dernière visite dévoilera un étrange manège…

Entrepôts SNCF

La toute première exploration s’est faite quelques semaines avant la destruction du premier lot de bâtiments, d’anciens entrepôts de marchandises de la SNCF.

L’accès est assez simple, ces bâtiments sont abandonnés depuis de nombreuses années et servent de terrain de jeu aux skateurs et graffeurs. Situés le long d’une voie de train et de RER, les grilles sont ouvertes et nous n’avons aucun problème pour entrer sur le terrain.

Ces quatre bâtiments sont quasi intégralement recouverts de tags, la visite se fait assez rapidement et il n’est pas évident de trouver l’usage qui en était fait. Il reste des traces d’un ancien maraicher et d’une société de déménagement. Un quai de chargement borde la voie ferrée et une longue rampe permet les accès des camions.

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Street art

La deuxième visite a lieu un an plus tard pour les journées du patrimoine et la ville a ouvert une partie du terrain à une quinzaine d’artistes de Street Art. Ce n’est évidemment pas de l’urbex, et il est impossible d’accéder aux zones fermées.

L’artiste Vinie en plein création

Nous revenons quelques jours plus tard, le terrain est de nouveau «sauvage» et nous sommes enfin seuls. Nous ne pouvons toujours pas entrer dans le bâtiment principal mais nous profitons de notre passage et du soleil pour en photographier l’extérieur.

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L’entrepôt au manège clandestin

La quatrième et dernière visite se fait au printemps 2016, tout va être bientôt rasé et nous trouvons enfin une solution pour entrer dans l’immense entrepôt, le rideau métallique d’un des quais de chargement est entrouvert !

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Le début de la visite est assez décevant, tout est vide et brut de béton. La surface est néanmoins impressionnante et nous ne pouvions imaginer de tels volumes, nous déambulons dans milliers de mètres carrés vides…

Nous visitons les différentes zones jusqu’à arriver à ce qui semble être un manège d’équitation clandestin ! Une zone de sable est délimitée, entourée de barrières, et divers équipements et manuels équestres trainent au sol. De grandes bottes de pailles sont présentes et certaines sont éventrées. La présence de ce manège dans un ancien entrepôt Franprix n’a pas de sens, c’est assez irréel. Qui a bien pu mettre en place ce manège et pour quel usage ?

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Le fond du bâtiment dévoile une immense porte par laquelle devaient passer des trains, une voie ferrée rouillée est encore visible…

Histoire

Il y a assez peu d’éléments sur cette zone d’entrepôts. Les photos aériennes de 1963 montrent déjà les premières constructions, mais elles sont sans doute beaucoup plus anciennes. La dernière tranche date de la fin des années 1960 et sera utilisée par les établissements Baud (maison mère de Franprix) jusqu’au milieu des années 2000.

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Crédits Photos : © Sébastien Mougey

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Urbex – «Bodie, la ville fantôme»

4 août 20162 commentaires

Au revoir Seigneur, nous allons à Bodie…

Nous avons découvert la ville fantôme de Bodie lors d’un road trip de presque 4.000 km dans les états de Californie, Nevada, Utah et Arizona, à l’été 2015. Parler d’Urbex pour qualifier Bodie est peut-être un peu excessif, cette ville étant gardée aujourd’hui par les Rangers et ouverte aux visiteurs dès que les accès sont possibles, à la fonte des neiges. Il y a pourtant un côté un peu secret dans cette ville, qui commence dès son approche sur la State Route 270. Voici le récit de notre aventure, suivi de l’histoire de cette ville.

Après quelques jours dans le Yosemite, nous traversons la Sierra Nevada et décidons au dernier moment de faire un détour pour découvrir Bodie, une ancienne ville de chercheurs d’or. Nous nous engageons sur la SR 270, et parcourons les cinq derniers kilomètres en nous demandant si la voiture va résister à l’état de la piste et aux très nombreux trous. Une autre voiture nous double et le conducteur nous fait d’étranges signes, il essaie de nous faire comprendre qu’il y a quelque chose d’anormal sous la voiture. En effet, une partie de la protection sous le châssis de notre Dodge Charger est arrachée, nous continuons néanmoins et arrivons en vue de la « ville ».

urbex_bodie_02Nous avons immédiatement l’impression d’être à Walnut Groove, le pré que dévalaient Laura, Mary et Carrie Ingalls ne doit pas être bien loin… De très nombreuses maisons sont visibles, dans un étonnant état de conservation. Il ne reste qu’environ cinq pourcents des constructions, mais celles qui ont résisté aux multiples incendies et aux années de neige et de soleil sont en bon état, et encore meublées. Il coutait en effet moins cher à leurs habitants de tout laisser sur place et de racheter des meubles que de les déménager. Et si parfois les ameublements frôlent la mise en scène, cela ne gâche pas pour autant le plaisir de la visite.

urbex_bodie_01La température est étouffante, le soleil ne nous laisse aucun répit. Nous parcourons les nombreuses rues, passons devant la dernière église encore debout, regardons par les fenêtres comme des enfants trop curieux. La balade est surprenante, et on imagine assez bien ce que devait être la ville à la fin du XIXè siècle. Au détour d’une rue, nous croisons Greg, un français qui termine une année sabbatique au Canada et qui est tout autant passionné de photo que nous, la conversation s’engage très vite, c’est un bon souvenir.

Nous voyons au loin les anciens bâtiments de la mine, mais ils ne sont malheureusement pas accessibles. Les charriots et les immenses tapis roulants qui s’élèvent dans le ciel font évidemment rêver, et l’on songe à une véritable sortie d’Urbex dans ce paysage magique…

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Histoire

La ville doit son nom à W.S. Bodey, un chercheur d’or qui découvre le premier filon dans cette vallée de l’ouest Américain en 1859. Dix-sept ans plus tard, la Standard Company commence l’exploitation de l’or, ce qui provoque la création et l’expansion de la ville.

En 1880, la ville compte déjà 10.000 habitants, et la légende en fait la deuxième plus grande ville de Californie. Elle va très vite compter 65 saloons le long d’une rue principale longue de 2 km, et inévitablement une prison. La ville étant un repère de criminels, sa mauvaise réputation se propage dans le pays. Une autre légende rapporte la prière d’un enfant le jour où il apprend qu’il va y déménager, « Au revoir Seigneur, nous allons à Bodie ».

D’autres filons sont découverts dans la région, la population décroit aussi rapidement qu’elle a cru. Il reste moins de 1.000 habitants au début du XXè siècle, et dès 1915, l’appellation de ville fantôme lui est donnée. De nombreux incendies ravagent la ville, dont l’un très important en 1932.

La ville devient site historique national en 1961 et un an plus tard le « Bodie State Historic Park ». Elle frôle la fermeture définitive en 2009, mais l’état de Californie trouve le moyen de la maintenir ouverte au public.

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Crédits Photos : © Sébastien Mougey

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Cataphilie ? Urbex ?

11 mai 20161 commentaire

Après une furtive photo d’entrepôts fin 2014, deux articles Urbex sont apparus coup sur coup cette année sur le blog. Cela mérite quelques explications…

L’urbex, abrégé d’urban exploration, consiste à visiter des lieux abandonnés. Anciens bâtiments, usines, châteaux, maisons, tout est propice à l’exploration urbaine, dès qu’il y a un intérêt architectural, artistique ou historique. Mais ceci ne m’est pas tombé dessus d’un coup, du jour au lendemain.

Cataphilie

Mes premières amours avec les lieux interdits datent du lycée, à la fin des années 1980. J’habitais à l’époque dans le XIVè arrondissement de Paris, au dessus du fameux GRS ou Grand Réseau Sud, constitué des galeries des Vè, VIè, XIVè et XVè arrondissements.

Je suis descendu dans les catacombes, ou plutôt les carrières souterraines de Paris, quasiment un week-end sur deux pendant mes années de seconde et de début de première. C’est équipés de casque, combinaison de travail, rangers et lampe que nous visitions les sous sols, et les lieux mythiques que sont les salles F.F.I., l’ossuaire du Montparnasse, la plage, ou encore le réservoir de Montsouris. Ramper sur les ossements sous le cimetière de Montparnasse est une étrange expérience.

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Photos issues du site datacombes

Les accès étaient à l’époque relativement simples, que ce soit par les voies de la Petite Ceinture ou les nombreuses plaques «d’égouts» France Telecom autour de Port Royal. La principale difficulté était d’éviter la police à la sortie au petit matin, mais nous ne risquions pas grand chose tant que nous n’avions pas de bombe de peinture sur nous. Les quelques Skinheads croisés sous terre n’étaient pas non plus vraiment un danger.

Le Graal de tout cataphile était de réussir à obtenir les plans des souterrains, qui ne se transmettaient qu’entre initiées. Les photocopies de photocopies à peine lisibles faisaient notre bonheur.

Les plans de l'époque, retrouvés récemment dans un de mes placards
Les plans de l’époque, retrouvés récemment dans un de mes placards

Urbex

Le plaisir de l’exploration urbaine m’est revenu quelques décennies plus tard, avec une vision plus esthétique que clandestine. La photographie numérique a aussi beaucoup participé à cette redécouverte. A force de photographier les choses étranges que l’on croise lors de ballades, on fini par se dire que l’exploration peut être l’objet même de la promenade. L’urbex, à proprement parler, date pour moi d’il y a seulement trois ou quatre ans, et je me décide enfin en 2016 à publier les photos et raconter mes aventures.

Les expériences sont souvent étonnantes, la surprise provoque l’émerveillement, et l’on ressent de nombreuses émotions lors d’une visite d’un bâtiment abandonné. Le silence surprend toujours.

Une autre dimension de l’urbex concerne l’histoire même des lieux visités, et l’on se retrouve à se documenter avant et après le voyage. À chercher à comprendre ce qui a pu se passer, qui étaient les propriétaires, de quand date l’abandon…

Les fans d’urbex sont comme tous les passionnés, affables et généralement loquaces. Que ce soit virtuellement sur Twitter et les forums, ou dans la vraie vie comme Greg croisé dans le village fantôme de Bodie, Tim rencontré lors d’une séance de dédicaces, et bien d’autres.

La fac de 12h02
La fac de 12h02 en 2016
La station endormie
La station endormie en 2016
Un entrepot détruit en 2014.
L’entrepôt au manège clandestin de 2014 à 2016
Le village fantôme de Bodie, pas tout à fait de l'urbex
La ville fantôme de Bodie en 2015, pas tout à fait de l’urbex

L’urbex est régi par quelques règles à respecter. Il ne faut rien forcer ni casser, laisser l’endroit en l’état, ne rien emporter ou voler, et enfin ne pas communiquer l’emplacement des lieux pour éviter d’attirer les casseurs, pilleurs, voleurs de métaux, etc. Il y a aussi quelques dangers, et il faut être particulièrement attentif à l’état des sols, planchers, escaliers, toitures, évidemment ne jamais partir seul et s’équiper en conséquence, avec au minimum des chaussures de marche, un téléphone, une lampe, de l’eau…

Si vous voulez en savoir plus, je vous recommande le très récent livre de Timothy Hannem et son site Glauqueland, ou encore Urbex Element, Urbex.me, Urbex Session, Forbidden Places… mais il y en a tellement.

Et toutes mes photos sur le thème : Urbex.

Dédicace du livre Urbex par Timothy Hannem
Dédicace du livre Urbex par Timothy Hannem, parce qu’il dessine en plus !

Crédits Photos : © Sébastien Mougey, à l’exception de celles des carrières souterraines qui proviennent de www.datacombes.com

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Urbex – «La fac de 12h02»

10 avril 20168 commentaires

Les bâtiments de cette faculté de droit désaffectée nous attiraient depuis longtemps, mais leur proximité géographique faisait que nous remettions année après année notre visite, en nous disant que le moment viendrait bien un jour. C’était trop proche, trop simple…

En ce printemps 2016, nous ne pouvons plus reculer, leur destruction est imminente et il ne reste que quelques mois avant l’arrivée des pelleteuses. Nous nous décidons enfin, et c’est par un matin ensoleillé que nous entamons notre voyage dans le béton des années 1970.

La faculté est divisée en de nombreux bâtiments qui semblent disposés un peu au hasard sur le terrain. Certains sont même construits sur le toit d’un immense entrepôt de stockage de marchandises, lui même désaffecté. Les constructions datent de la fin des années 60, à l’exception de quelques immeubles plus proches des années 80. Le terrain est à l’abandon depuis 10 ans, le lierre recouvre inévitablement plusieurs façades.

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Nous cherchons un moyen d’entrer discrètement, le secteur est en pleine ville, les immeubles sont visibles de la rue et un collège toujours en activité borde la zone. En longeant la palissade métallique, nous repérons une ouverture le long d’un mur et pénétrons avec facilité.

Nous sommes sur le coté sud-ouest de la faculté, et l’entrée du bâtiment principal est ici murée. La bibliothèque toute proche parait plus accessible, même si un rideau métallique protège les portes. Un escalier extérieur permet d’en atteindre le premier étage, mais la porte d’accès est aussi murée. Nous pouvons néanmoins voir au travers des fenêtres et deviner la présence de nombreux rayonnages et autres meubles, notre curiosité n’en est que renforcée.

De retour au rez-de-chaussée, nous contournons l’immeuble et passons sur l’arrière de la bibliothèque, grande ouverte. Les couloirs servent de débarras, et les plantes s’entremêlent avec les grilles. D’anciens appareils sont entassés, est-ce simplement de vieux radiateurs mobiles ? Une lourde double porte métallique dévoile une cave qui semble étrangement encore en service.

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En passant par la coursive intérieure, nous arrivons à la porte principale qui n’est pas fermée, et entrons enfin dans l’édifice. Un vieux moniteur à tube cathodique est éventré sur une table. Cet étage très sombre et dégradé n’a pas beaucoup d’intérêt, mais une porte indique un «Accès aux salles de lecture» et donc aux étages supérieurs.

Nous montons rapidement au premier, débouchons dans la pièce qui était visible depuis l’extérieur et découvrons enfin les étagères. Des milliers de fiches cartonnées jonchent le sol, ces petits bristols qui servaient au référencement et au prêt des livres. Nous trouvons non loin les tiroirs en bois et leur classement alphabétique. Des tables sont encore en bon état, accompagnées des habituelles chaises en bois et métal de toutes les écoles de France. Si nous avions encore des doutes sur l’affectation du lieu, un tag «bibliotek» colore l’un des murs… D’autres pièces plus petites devaient servir de bureaux ou de cuisine, mais elles sont vides et n’ont pas d’intérêt.

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Quelques graffs sont présents dans la cage d’escalier qui mène au second étage, vers la salle de lecture. Un panneau «LIVRES» a perdu son L, ce ne peut être un hasard.

La salle n’est pas différente de celle du premier étage, mais elle est en moins bon état, les étagères sont cette fois couchées comme des dominos. Le temps s’est ici arrêté à 12h02, comme l’indique une vielle horloge à palettes (à lamelles métalliques) fixée au plafond. Des pancartes invitent au silence, et nous n’entendons que nos pas dans le bruit étouffé de la ville qui entre par les fenêtres.

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Le fond de la pièce est entièrement muré, il devait permettre la liaison avec le parvis implanté sur le toit de l’entrepôt de marchandises, et donner accès au restaurant universitaire. Par une fenêtre ouverte, nous avons une belle vue sur ce restaurant, mais aucune possibilité d’accès.

Les couloirs de l’étage sont délabrés, la peinture tombe en lambeaux. L’ascenseur est évidemment hors service, et l’on peut voir le dessus de la cabine et son câble au travers de la porte palière, dont la vitre est brisée. Le dernier bureau visité devait être le stockage du matériel informatique, un bel exemplaire de MS-DOS sur disquette 5″1/4 attend tristement une improbable résurrection.

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Nous redescendons, sortons de la bibliothèque, et tombons sur une voiture garée devant l’entrée principale de la faculté. Son hayon est grand ouvert, c’est mauvais signe, nous ne sommes donc pas seuls sur le terrain. Plutôt que de nous retrouver nez à nez avec un gardien, nous préférons quitter le secteur. La visite des amphis attendra…

Histoire

Construite dans les années 60, cette faculté de droit et de science économique accueille ses premiers étudiants peu de temps après mai 68. Elle est associée un an plus tard avec la faculté de médecine de la préfecture voisine afin de créer un nouveau pôle pluridisciplinaire. Ce dernier évoluera d’année en année pour former aujourd’hui une grande université répartie sur trois départements.

Les bâtiments sont typiques du style architectural de l’époque, avec un usage important de blocs préfabriqués en béton. Les baies vitrées sont montées sur des châssis aluminium et les toitures sont en tôle.

Les locaux se dégradent avec le temps, et des désaccords avec la municipalité dans les années 90 retardent les travaux. La nécessité de désamianter la zone complexifie encore les choses.

Les différents cursus seront transférés petit à petit dans les bâtiments de la faculté principale, bien plus moderne. La filière économie gestion déménage en 1991, et le droit en septembre 2005, signant l’arrêt définitif de cette faculté.

Un grand merci à @acupoftim pour les conseils de rédaction et à @tomlape pour la motivation.

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Crédits Photos : © Sébastien Mougey

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Urbex – «La station endormie»

26 mars 20164 commentaires

La montagne, la neige et le ski sont rarement associés à l’exploration urbaine, et pourtant…

Nous sommes fin février et nos voitures montent tranquillement vers une étrange station de ski désaffectée. L’excitation est forte, nous avons appris l’existence de ce lieu quelques minutes plut tôt et avons immédiatement décidé de nous y rendre…

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Au détour d’un virage nous apercevons la structure d’un imposant immeuble qui semble encore en chantier. Nous continuons notre ascension, traversons une forêt et arrivons sur un parking complètement vide. Seules quelques traces de neige nous rappellent que nous sommes à la montagne. Aucun bruit, le silence est total.

Nous longeons ce qui a du être le bureau des remontées mécaniques, les guichets sont fermés depuis bien longtemps. Nous passons devant quelques cours de tennis sans poteaux ni filets, les mauvaises herbes remplacent les joueurs et fissurent le sol.

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C’est après une centaine de mètres que nous arrivons au pied de l’immeuble qui était visible de la route, et seul le gros œuvre est terminé. Le chantier est à l’abandon depuis plus de 20 ans, mais le bâtiment semble bien résister aux intempéries. Un grand hôtel devait ici voir le jour.

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Nous pouvons pénétrer aisément dans le bâtiment, les accès ne sont pas fermés. Nous visitons quelques pièces du rez-de-chaussée, les gaines électriques pendent encore des murs, mais tout est vide hormis quelques bâches qui trainent au sol.

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Un grand escalier nous mène au premier étage, et nous découvrons d’immenses fresques et tags. Les graffeurs ont pu prendre leur temps et certaines œuvres sont très réussies. La conjonction du bâtiment en ruine, des graffs et de la vue sur les montagnes enneigées est incroyable.

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Nous arrivons dans une gigantesque salle qui aurait pu abriter un restaurant, elle est totalement ouverte au vent et le sol est entièrement verglacé. Cette patinoire impromptue permet quelques jolies glissades.

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Nous continuons notre visite, passons devant les cages d’ascenseurs vides et d’autres pièces plus petites. Certains graffs sont là en honneur de Charlie Hebdo.

La nuit va bientôt tomber, nous ne pouvons continuer notre exploration et trouver comment monter dans les étages, la vue depuis la toiture doit pourtant être impressionnante. Ce sera peut-être pour une prochaine fois…

Histoire

Cette région a longtemps été une zone d’extraction minière, mais la chute de la consommation de charbon depuis 1950 et la concurrence étrangère signent l’arrêt de cette activité. Une reconversion touristique est alors entamée et plusieurs stations de ski voient le jour sur les sommets environnants.

Ce site à 1500m d’altitude est choisi pour son ensoleillement, sa superbe vue sur la chaîne du Vercors et la possibilité de liaison avec une autre station proche. Les premières constructions sont lancées au début des années 90, et deux immeubles sont très vite livrés. Les remontées mécaniques sont installées et les pistes de ski ouvertes. Les constructions s’arrêtent malheureusement en 1993 pour des problèmes financiers et détournements de fonds.

urbex_station_12

La station est maintenue en activité jusqu’en 2003, mais la neige et les touristes sont quasi absents. Après quelques rebondissements, une vente aux enchères et une reprise des travaux sur deux immeubles en 2005, tout s’arrête de nouveau. Les remontées seront démontées à partir de 2006 pour équiper les stations voisines…

Un grand merci à Manou pour la découverte de cet endroit !

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Crédits Photos : © Sébastien Mougey et Alice Mougey

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