
Un ancien Escape Game parisien zombie devient un lieu d’exploration urbaine pas totalement inhabité…
Nous avions adoré en 2016 les deux salles de Team Time, le Bunker Zombie et Mafia District, et presque 10 ans plus tard nous découvrons que le lieu a été abandonné et squatté et qu’il est aujourd’hui un spot connu d’Urbex. C’est évidemment purement fictif, l’enseigne a elle-même transformé l’espace existant en une immense aventure qui en fait le plus grand Escape Game de Paris, pour un résultat exceptionnel, comme vous allez le comprendre.
UrbeXscape
Un faux article du «Parisein» présente l’histoire de Team Time et la découverte un matin de l’état des salles, squattées pendant la nuit. Les mois passent, la situation se dégrade peu à peu, le bâtiment est abandonné, quand un étrange individu contacte l’enseigne pour proposer des visites à des clients avides de sensations fortes…
Nous arrivons devant le spot d’Urbex et entrons par la porte principale sur la rue. A l’intérieur la pièce est sobre, vide, personne, juste un fauteuil, quelques explications, le Parisein, une décharge à signer et un énorme bouton rouge sur un mur. Nous appuyons dessus et s’ensuit une séquence qui nous met immédiatement et formidablement dans l’ambiance. Un talkie-walkie grésille et Nox, lui-même urbexeur, nous parle. Il sera notre guide dans notre visite et nous invite à pousser la porte pour découvrir les lieux.
Ce n’est pas la première fois qu’une salle parisienne tente la thématique Urbex, mais c’était jusque-là plutôt des alibis à la pauvreté des décors ou des briefings ratés, qui décrédibilisaient la suite du jeu. C’est totalement différent cette fois chez UrbeXscape, on sent dès l’introduction qu’une partie des codes de l’exploration urbaine est bien intégrée, sans même avoir encore découvert la folie destructrice des décors qui va suivre. Une règle de l’Urbex est par exemple de ne jamais rien emporter, même si les lieux sont abandonnés, on laisse toujours les objets sur place (qui n’a pas eu envie d’emporter un jour un vieux panneau accroché à un mur ?). Dès le briefing cette règle est utilisée intelligemment par le GM pour nous faire comprendre que l’on doit laisser dans chaque pièce les objets trouvés. Ce n’est évidemment pas rare qu’on nous le demande en Escape Game, mais c’est ici très bien amené. On respecte les lieux, on ne force pas les accès, toujours des règles à la fois Urbex et Escape. Une autre règle est de ne pas révéler la localisation, mais cette fois je crains de devoir vous la donner…
Tout est retourné dans l’ancienne zone d’accueil de l’enseigne, les murs sont graffés, tagués (il y a d’ailleurs un superbe tag dans un coin), un frigo semble toujours branché, la caisse enregistreuse est au sol et l’ensemble est ultra réaliste, entre le lieu abandonné et le squat. Rien n’est collé, tout se manipule, il y en a de partout. Nous accédons assez rapidement aux anciens décors de Mafia District et là aussi, tout est transformé. Difficile d’imaginer que la salle était encore ouverte il y a quelques mois, des années semblent s’être écoulées, on se croirait dans une cuisine glauque de Resident Evil 7 VR.
Il faut se déplacer avec attention, on pourrait presque se blesser et c’est justement ce qui rend l’ensemble si crédible (même si ce sont des couteaux à beurre dans les tiroirs et qu’ils ne coupent évidemment pas). Les anciens décors sont parfois reconnaissables, parfois totalement transformés, parfois nouveaux et l’enseigne joue avec ça. Le parcours est cependant entièrement différent, des murs ont été montés, d’autres détruits, des portes ont été percées. Il n’est à la fois ni gênant d’avoir joué les anciennes salles (pour les clins d’œil et les souvenirs), ni évidemment handicapant de n’être jamais venu et de tout découvrir.
Au fur et à mesure de la progression, on se rend compte que l’exploration est de plus en plus entravée et que le jeu prend le dessus, les énigmes font leur apparition. Dans certaines pièces, les mécanismes cachés offrent plusieurs approches, soit par la fouille, soit par l’observation en suivant les indices. J’ai précédemment parlé de squat, une pièce provoque un point de bascule, il y a nettement des traces étranges. L’aventure UrbeXscape devient alors plus horrifique et commence à dévoiler son récit. Les énigmes sont d’ailleurs bien adaptées à notre niveau de stress, juste assez difficiles pour nous ralentir. Le son et les bruitages sont de plus en plus présents, et participent à la montée en tension. Une pièce a même une odeur particulière, on sent le travail olfactif.
Nous perdons toute notion du temps, et c’est au bout d’un immense parcours de presque deux heures que nous sortons, après un beau final. Nous retrouvons alors nos GM Martin et Pierre, ainsi que l’équipe avec Ania, Yan et Alex. Nous venons de vivre une aventure incroyable, superbement menée par les GM, par les interventions de « Nox », avec un fil conducteur fort. Nous étions tellement embarqués que pour une fois, nous n’avons même pas pensé à nous déguiser avec tout ce qui trainait dans les pièces.
Je fais réellement de l’Urbex depuis de nombreuses années et c’est la première fois qu’une salle s’en rapproche de manière crédible, le jeu en plus. Mais il n’est pas indispensable d’être attiré par ce thème, les fondamentaux de l’escape sont aussi bien là, ce n’est pas « juste une visite ».
En dix ans d’escapes, seules une dizaines de salles parisiennes sont entrées dans la catégorie des «incontournables» de Polygamer, un peu plus ici pour les «Coups de coeur». Une fois par an environ, une salle nous surprend, nous retourne et nous rappelle pourquoi nous aimons toujours les Escape Games. UrbeXscape en fait maintenant partie avec cette incroyable réalisation.
Cet article a été initialement publié sur polygamer.com, vous pourrez y retrouver les avis des autres membres de l’équipe.
Plus d’informations sur cette salle sur le site du UrbeXscape.



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Crédits Photos : © UrbeXscape.
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