Nous en parlions depuis des années avec les Polygamer, mais par manque de temps nous repoussions systématiquement la création de notre premier podcast. Nous avons finalement réussi à l’enregistrer, le monter et le diffuser…
Comme je l’écrivais dans le trac du Podcast, j’avais déjà participé plusieurs fois à des podcasts depuis 2017 et l’exercice me plaisait bien. Mais si être invité est confortable, passer à la réalisation est encore plus excitant, et complètement différent.
Voici le détail des différentes étapes, de la prise de son à la diffusion. Cet article technique est publié sur ce blog car il a finallement plus sa place ici que sur polygamer.com, moins geek.
Prise de son
Si la prise de son peut être faite avec n’importe quel micro, y compris celui de son ordinateur ou du casque de son téléphone, il est possible d’améliorer grandement la qualité sonore pour un coût relativement faible. Après hésitation sur un microphone USB comme ceux de la marque Blue, et sur les conseils de François Touchard, le réalisateur d’EscapeCast, j’ai craqué pour un micro traditionnel voix et une petite table de mixage (les références sont en fin d’article). Le micro voix a une belle chaleur, un son doux agréable, et l’on peut y ajouter une bonnette qui atténue les « pop ».
La table de mixage USB a pour avantage de pouvoir accepter plusieurs sources, dont évidemment le microphone, et de servir de convertisseur analogique/numérique. Il est par exemple possible d’y brancher un téléphone ou un iPad pour insérer des bruitages ou des jingles pendant la session grâce à un « Cartoucheur ». Les bruitages peuvent toujours s’ajouter plus tard lors du montage, mais ceux diffusés en temps réel permettent aux intervenants de réagir et paraissent donc plus naturels.
Enregistrement
Comme nous ne pouvions nous retrouver physiquement avec les autres Polygamer, nous sommes passés par un site web qui permet de communiquer entre nous et de télécharger en fin de session les fichiers audio de chaque participant. Nous avons à la fois utilisé Zencastr et Cleanfeed. Le vétéran Skype aurait pu faire l’affaire, mais autant utiliser des systèmes spécifiquement conçus pour l’enregistrement.
Je n’aborderai pas ici le cas de tous les intervenants en un seul lieu, chacun équipé d’un micro et d’un casque. Il est illusoire de croire que nous y arriverons un jour vu notre organisation légendaire, d’autant que l’équipement n’est pas le même.
Montage
La phase suivante est le montage, qui permet de couper les hésitations, les erreurs, uniformiser les voix et insérer des musiques. Les logiciels adaptés sont des stations audio numériques ou DAW (digital audio workstation), et il en existe des dizaines. Évidemment aucun intérêt de viser les très pros et chers Pro Tools ou Cubase (quand je pense que j’ai développé pour Steinberg dans une ancienne vie, mais c’est une autre histoire). A l’inverse, si Audacity est gratuit, il est aussi limité et surtout ne fait que de l’édition destructive des enregistrements.
Après avoir parcouru de nombreux articles et testé différents logiciels, j’ai décidé de monter le podcast sur Hindenburg Journalist. Son orientation journalistes/podcasteurs en fait un logiciel très simple à utiliser et permet de se concentrer sur le contenu plus que la technique. Si le résultat est à la hauteur de ce que je voulais faire, j’ai néanmoins trouvé quelques limitations dans sa version non Pro.
Une fois le podcast monté et diffusé, j’ai continué mon tour des DAW et Reaper revenait très souvent. En remontant les cinq premières minutes du podcast pour tester Reaper, j’ai très vite été convaincu par sa puissance et sa souplesse. Il est à l’opposé de Hindenburg Journalist dans sa philosophie et nécessite un apprentissage plus long, mais offre évidemment bien plus de fonctionnalités. Son prix est étonnamment faible pour ce qu’il permet (60$).
Un des points qui m’a convaincu est la possibilité de créer des raccourcis clavier regroupant plusieurs actions (supprimer + joindre + réécouter…) et donc de pouvoir couper des parties des enregistrements très rapidement et monter beaucoup plus vite.
Diffusion
Dernière étape, le podcast et prêt, exporté en mp3 et il faut le diffuser. Si de nombreuses plateformes se sont créées pour cela depuis 10 ans, nous avons déjà le site Polygamer et il suffisait de rédiger un article et d’y inclure le mp3, Podcast Polygamer, nos sales voix dans tes oreilles.
Mais nous voulions aussi que le podcast soit accessible sur les différents sites et applications de streaming musical et de podcasts. C’est relativement simple sur Soundclound puisqu’il suffit de créer un compte et télécharger le mp3. Pour les autres plateformes, il faut préalablement créer un flux RSS dédié au podcast. Après de nouveaux tests, j’ai finalement créé ce flux totalement à la main, le format n’étant pas complexe. J’ai ensuite référencé le flux sur les sites Apple Podcasts, Spotify et Deezer (les liens indiqués sont directement ceux des sections podcasteurs).
Google n’en faisant comme d’habitude qu’à sa tête, pas de flux RSS, pas d’upload pour Google Podcasts, mais un système tordu qui passe par le crawl du moteur de recherche. Un outil de tests et preview est heureusement disponible.
Beaucoup d’étapes donc, mais aussi beaucoup de plaisir…
PS : Le micro est un Thomann MB85 Beta et la table de mixage une Behringer Xenyx Q502USB. Crédits Photos : © Sébastien Mougey
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