Ce jeu de plate-forme très graphique et onirique joue sur l’alternance de deux personnages, une petite fille et son ombre.
En parallèle des gros jeux sur PS5, je prends toujours du plaisir à découvrir de petites perles sur Switch, et généralement à rebours de l’actualité. Shady Part of Me est l’une d’elles, sorti à la fin 2020, je n’y ai joué que de nombreux mois plus tard.
Dans ce mélange plate-forme et puzzle, on incarne une petite fille et son ombre, deux personnages qui ne devraient en faire qu’un mais qui sont pourtant dissociés. Toute la subtilité du jeu vient de la bascule entre ces deux personnages, leur coopération permettant de les faire progresser. L’une se déplace dans un décor en 3D, quand l’autre est sur le plan en 2D des murs. L’une a peur de la lumière et meurt quand elle y est exposée, l’autre en a besoin pour apparaître.
La difficulté du jeu vient de la conception des niveaux qui jouent en permanence avec les opposés, ombre et lumière, et les déplacements possibles. C’est le joueur qui décide de changer de personnage. Quand la fille est bloquée, son ombre peut avancer et actionner un élément, quand l’ombre est bloquée, la fille peut par exemple pousser une caisse pour changer les ombrages du décor et ouvrir un passage que son ombre empruntera.
Le décor onirique semble sorti de l’imagination de la petite fille, doux, pastel, mais quelquefois effrayant. Les perspectives sont parfois volontairement faussées pour à la fois appuyer l’étrangeté et créer des énigmes. L’histoire est sombre, mystérieuse, cryptique même, tout autant étrange que les décors. L’ambiance pourrait d’ailleurs faire penser à des jeux de Playdead. Le voyage dans les rêves et cauchemars de la fillette est là pour provoquer des sensations, tel un jeu narratif auquel on ne comprendrait pas tout, même s’il reste avant tout un jeu de plate-forme. Certaines séquences de gameplay varient néanmoins le style, pour casser la répétition. Une mention toute particulière pour la musique, très réussie.
Shady Part of Me se boucle en 6 à 7 heures, sans difficulté particulière, sauf si l’on veut récupérer la centaine d’oiseaux qui volètent dans les niveaux et ne sont pas toujours évidents à attraper. Il a été créé par le studio Douze Dixièmes et est édité par Focus. Il est disponible sur toutes les consoles et PC
Cet article a été initialement publié sur polygamer.com.
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